Séminaire éphémère du Lise

Le jeudi 30 juin 2022 au Cnam Paris

Avec la participation d’Alin Ake-Kob (Université du Nord, Norvège) et Olivier Giraud (Lise, Cnam & CNRS)

• La pratique sociale du care pour les personnes âgées et en fin de vie dans l’État social norvégien et sa digitalisation.  

Le care est le soin et le soutien que les personnes ont besoin de recevoir toute au long de la vie. Cette thèse analyse la pratique quotidienne du care pour les personnes âgées du point de vue des travailleurs du care. La recherche repose sur une enquête ethnographique en tant que stagiaire avec les équipes de journée et de nuit des services publics de l’État social norvégien. Cette recherche admet la mort comme une condition humaine universelle car il s’agit de la conclusion naturelle du vieillissement et elle s’intéresse au travail de care pour les personnes âgées en fin de vie, que des études antérieures ont identifié comme une période de 3 à 4 années. Le travail du terrain a inclus des personnes âgées en fin de vie à cause du vieillissement naturel mais aussi celles atteintes de la maladie d’Alzheimer ou maladie assimilée.

Dans un contexte marqué par un déséquilibre démographique en Europe, la plupart des États ont modifié leurs modèles de care pour les personnes âgées. En Norvège ce changement est caractérisé par deux éléments principaux: l’implémentation de technologies numériques et la transition de la provision des soins en établissements publics vers le soutien à domicile. Cette thèse cherche à saisir le rôle joué par l’introduction d’un capteur de mouvements numérique par les services publics en Norvège dans la reconfiguration des pratiques de care auprès des personnes en fin de vie. L’analyse du care quotidien a été conduite selon la théorie des pratiques de Theodor Schatzki.   

• Quand l‘integrated care se transforme en pouvoir de surveillance – Le cas de la ville de Zurich dans le diagnostic démence 

La ville de Zurich possède une tradition ancienne et forte à la fois dans le domaine social et dans le domaine sanitaire. La maîtrise par cette ville aux politiques fortement structurées de leviers efficaces dans chacun des domaines clé des politiques d’accompagnement du vieillissement lui permet de développer des politiques innovantes et coordonnées. La capitale du canton de Zurich, par ailleurs, zones concentrant un dynamisme économique et, spécialement, dans la recherche médicale de haut niveau, s’est dotée depuis le début des années 2000 des moyens organisationnels (et politiques) de réaliser en partie, ce qui est souvent présenté comme une chimère : l’integrated care. La coordination des politiques sanitaires et sociales, des différentes interventions à domicile (en journée comme de nuit), comme dans un grand nombre d’institutions stationnaires (ou d’accueil de jour), a pour but de prolonger la vie au domicile le plus tard possible.

Dans le domaine de la prise en charge des démences, la pensée de l’integrated care a permis de développer une série d’instruments d’action publique qui ont beaucoup contribué à allonger la période de maintien à domicile des personnes âgées, y compris atteintes de démence. Comment cependant comprendre ces politiques qui, par le truchement d’une coordination sanitaire et sociale avancée, sont au risque d’un « cadrage » des individus (notamment symptomatique) qui n’est pas sans poser des questions de liberté individuelle ?

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