La crise écologique n’est pas seulement un enjeu technique, socio-politique, ou même philosophique : c’est aussi un enjeu de santé mentale, dans le sens où depuis l’émergence de la modernité, le partage nature/culture nous affecte profondément dans notre psyché. Telle est la thèse centrale de l’écopsychologie, un champ théorique et clinique, développé à la croisée de l’écologie et de la psychologie, notamment à l’initiative de l’historien états-unien Theodore Roszak (1933-2011). L’écopsychologie défend l’idée que l’inconscient psychique est constitué de la nature en nous. Cette approche écologique de la subjectivité soigne ce que la séparation entre l’humain et la nature avait blessé. Apparu dans les années 1990, ce mouvement commence à s’implanter en France.

À l’occasion de la publication, aux éditions Wildproject en octobre 2023, du recueil fondateur Écopsychologie (dirigé par Theodore Roszak, Mary Gomes, Allen Kanner [1995]), cette journée d’études propose un panorama problématisé des intersections entre écologie et psychologie. Comment la psychologie répond-elle à la crise écologique ? Comment la psychologie est-elle affectée par les pensées de l’écologie ? Qu’est-ce que la psychologie peut apporter aux humanités environnementales ? Pourquoi cette rénovation écologique de nos subjectivités est-elle un enjeu politique ? Cette journée voudrait examiner ces questions, en croisant philosophie, écologie politique, psychologie clinique, psychologie de la conservation, psychanalyse, anthropologie, neurologie et littérature.